LIÈGE - TOURISME
75.000 Chinois vont débarquer à Liège Airport
L’aéroport va accueillir les premiers vols charters des classes moyennes chinoises
50.000 touristes chinois en 2015, 75.000 en 2016, voire beaucoup plus par la suite. Liège va sans doute devenir la « porte d’entrée de l’Europe » pour la classe moyenne des touristes chinois, avides de voyages. Si on parvient à les saisir, les retombées économiques devraient être nombreuses pour l’économie liégeoise.
C’est un très beau coup que vient de réussir là l’aéroport de Liège. Attirer les premiers vols charters chinois pour leur entrée sur le territoire européen. Séduit par la position centrale de Liège et sa facilité d’accès, l’or- ganisateur de voyages U-Tour va en effet lancer les premiers vols charters à destination de l’Eu- rope. « Jusqu’à présent, seuls les Chinois aisés parvenaient à voya- ger, explique Luc Partoune, le directeur de Liege Airport. Mais une classe moyenne émerge et cherche des vols moins chers. » Concrètement, à partir du 20 avril, U-Tour va proposer trois vols par semaine à destination de Liege Airport (quatre dès 2016), à partir des trois villes où il est installé : Shenyang (7 millions d’habitants), Xian (8,5 millions) et Tianjn (10 millions). L’avion sera un Airbus A330-300 de 387 places de la compagnie russe i-FLY, qui fera une escale technique à Moscou.
10 EMPLOIS À L’AÉROPORT, UNE CENTAINE DANS LE SECTEUR PRIVÉ
Une fois arrivés à Liège, les tou- ristes chinois monteront dans un car à destination de Bruxelles et commenceront un mini-tour d’Europe passant par la France, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas et les pays scandinaves. Une formule de 7 ou de 14 jours à la carte. « Et l’intérêt pour Liège est qu’ils termineront leur périple par Liège, reprend le directeur, où ils passeront une dizaine d’heures et logeront avant de reprendre l’avion tôt le matin. » Cela devrait avoir d’importantes retombées sur notre économie, à commencer par l’aéroport lui- même. 700.000 euros vont être investis pour créer une signalétique chinoise et pour engager plusieurs personnes d’accueil bilingues chinoises. « Il faudra aussi revoir l’aspect bagages, douanes, sécurité et le duty-free qui devrait doubler, explique Frédéric Heselmans, le marketing manager. Et pour les sociétés privées : un hôtel pouvant accueillir 400 nuitées 3 ou 4 fois par semaine, pareil pour un restaurant chinois, des autocaristes... »
À l’aéroport, on compte sur une dizaine d’engagements supplémentaires. Mais les retombées pourraient avoisiner la centaine d’emplois dans le privé.
« En 2014, 200.000 Chinois ont visité la Belgique, ce sera beaucoup plus à l’avenir », renchérissait le ministre conseiller Zhang Lijun. « Ce concept de voyages charters venant d’Asie va se multiplier à l’avenir pour d’autres pays asiatiques, conclut Luc Partoune. Et Liège pourrait devenir la plaque tournante du marché du tourisme oriental en Europe. »
LUC GOCHEL dans LA MEUSE du 11 mars 2015
NOTRE OFFRE DOIT S’ADAPTER À EUX
« Le touriste chinois veut faire des photos et ramener des cadeaux »
« Le touriste chinois comprime au maximum le coût de son voyage all-inn, explique José Happart, le président de l’aéroport. Exemple : il payera l’équivalent de 1.600 € pour son tour d’Europe d’une semaine avec U-Tour. Mais il conservera beaucoup d’argent pour ramener des cadeaux à ses proches. Vu qu’ils pourront récupérer la TVA à la douane sur leurs achats lors du retour, ils disposeront d’euros qu’ils voudront dépenser dans notre magasin free-taxe. Nous allons donc le faire doubler de volume. »
Mais ce n’est pas tout. Sur la dizaine d’heures qu’ils vont passer dans notre région, ils voudront surtout faire... des photos ! « A nous de trouver un city-tour où ils pourront faire des photos de la gare Calatrava, de la vallée de la Meuse, de la place du Marché, reprend le directeur Luc Partoune. Et de leur proposer une série de haltes de dégustation de chocolat ou de bières belges qu’ils pourront ramener en cadeaux. »
Des contacts sont pris pour organiser tout cela rapidement avec les offices du tourisme de la Ville et de la Province de Liège. Mais il semble que le secteur privé flamand ait déjà pris de l’avance. « En effet, Maasmechelen Village a déjà proposé une visite de son outlet ! », confirme-t-il.