On connaît la situation spéciale de notre échevin Grégory Happart : il fait partie du collège et il assiste à toutes les réunions officielles, mais "on" ne lui permet pas de participer à l'élaboration des projets communaux/
Il doit donc intervenir au conseil communal pour faire entendre sa voix. C'est ce qu'il a fait jeudi dernier.
Il faut tout d’abord souligner l’ampleur du travail que représente le plan pluriannuel, ainsi que la collecte et la mise en page des documents qui l’accompagnent. Merci à l’administration pour ce professionnalisme.
En effet, on compte pas moins de 231 pages de documentation. Quant au plan pluriannuel en lui-même, il s’agit de 68 pages de chiffres et de données. Organiser un conseil communal entièrement dédié à ce plan, afin de permettre un débat constructif sur celui-ci, vaudrait à mon avis la peine. Mais, non contents de nous demander de traiter cet énorme document, vous nous demandez également d’approuver la quasi-totalité des règlements et des taxes pour les six prochaines années. Il me semble assez compliqué de préparer un tel volume de travail pour un seul conseil communal.
Sur le fond, la documentation, très intéressante, met en évidence plusieurs constats, et votre plan pluriannuel semble en tenir compte. Mais j’ai envie de dire : pas grand-chose de neuf sous le soleil. Si ce n’est la prise de conscience de l’urgence d’entreprendre des travaux afin de préserver nos villages des intempéries et des risques d’inondation. Cela dit, en passant, je trouve audacieux le désir affiché d’effectuer du lobbying auprès des communes wallonnes voisines afin de réaliser des bassins et autres retenues d’eau pour protéger le village de Mouland. Je vous assure que ce lobbying est inutile : elles sont tout à fait conscientes de l’impérieuse nécessité d’agir au plus vite. En effet, en protégeant les villages en fond de vallée, tels que Dalhem ou Berneau, elles protégeront de facto le village de Mouland. Je trouverais tellement plus honnête et constructif de participer financièrement à la réalisation de ces retenues d’eau et des infrastructures sur les cours d’eau en amont, sur l’ensemble du bassin versant, de Aubel à Visé, en passant par Thimister, Herve, Blégny et bien sûr Dalhem. La Flandre est d’accord d’investir énormément d’argent pour protéger Mouland : autant l’utiliser de la manière la plus efficace, à savoir sur le territoire wallon. Je souhaiterais que vous privilégiez un travail de collaboration avec nos voisins plutôt que du lobbying.
Vous semblez très satisfaits du remplissage de la zone PME de Fouron-le-Comte. Nous regrettons, outre le choix très discutable de son implantation, que vous n’y ayez pas favorisé les activités créatrices d’emploi et que vous ayez privilégié le simple entreposage et stockage. Vous entamez des études afin de modifier certaines zones RUP, notamment pour transformer une zone dédiée à l’habitat social en habitat classique. Peut-être serait-il temps de repenser la création d’autres zones artisanales, voire industrielles, afin de promouvoir la diversification de l’emploi dans notre commune et permettre à nos habitants de travailler près de chez eux. Sans oublier qu’une diversification des activités amènerait des sources de revenus plus variées. Et tant qu’on y est, il faudrait, à mon avis, redéfinir les zones de terrain à bâtir. Il existe encore, au cœur de nos villages, des zones qui pourraient permettre l’accès à des terrains constructibles, de plus en plus rares dans notre commune alors que la demande reste très élevée. Une multiplication des projets pourrait, en ajustant mieux l’offre à la demande, permettre à nos jeunes d’accéder à des terrains à bâtir abordables.
Vous constatez que la population manque d’espaces de loisirs, mais ce plan ne prévoit aucun projet de développement d’activités dans les autres villages que Fouron-le-Comte ou Mouland. Pourquoi ne pas aménager des zones dans les autres villages, comme un parcours Vita autour de la zone récréative de la Kys ou ailleurs ? Pourquoi ne pas rouvrir les sentiers fermés, par exemple dans le magnifique bois entre Teuven et Hombourg, ou ouvrir aux VTT les sentiers du bois des Dames ? Je suis convaincu qu’avec un peu d’imagination, des activités ou infrastructures pour nos habitants pourraient venir compléter le réseau de balades de notre belle commune. Une fois encore, si notre commune n’a pas les moyens de développer certaines infrastructures, pourquoi ne pas envisager une mise en commun de ressources avec nos voisins ? Par exemple, raccorder notre territoire au réseau des points-nœuds de la province de Liège, comme cela a été fait avec les réseaux néerlandais.
Nous devons veiller au bien-être physique et psychique de nos concitoyens dans leur entièreté, sans distinction de culture ou de langue. Nos conseils consultatifs seraient tellement plus efficaces et représentatifs s’ils étaient bilingues et incluaient des représentants de toute la population.
Le développement des pistes cyclables est insuffisant et mal priorisé. Dites-nous combien de Fouronnais sont réellement concernés par une liaison entre Altembrouck et Noorbeek. Oseriez-vous autoriser de jeunes enfants à se rendre, depuis Rémersdael ou Teuven, jusqu’au parc VTT de Fouron-le-Comte, par exemple ?
Nous voyons disparaître le service de transport en commun. Il est honteux de ne pas faire le nécessaire pour permettre aux habitants de tous les villages d’être bien desservis par les réseaux de bus. Le fait qu’il n’existe qu’une seule artère de circulation dans la vallée du Foron constitue un véritable obstacle à une connexion appropriée entre nos villages. Je plains sincèrement les commerçants qui subissent la situation actuelle, qui ne cesse de durer. Il serait appréciable de voir une réflexion sur des tracés alternatifs (route de contournement par exemple), qui, outre leur utilité en cas de travaux, d’accidents ou d’évènements climatiques, permettraient également de sortir le trafic des tracteurs et des touristes de nos centres. Vous déclarez être attentifs à un avenir décarboné : cela ne passera pas seulement par une incitation, certes bienvenue, à la rénovation énergétique des bâtiments collectifs, mais aussi – et surtout – par la possibilité offerte à nos habitants de changer confortablement leur moyen de déplacement et de disposer d’itinéraires sécurisés pour la mobilité douce.
Il est également important de constater que la commune se dirige vers un endettement colossal, alors même que tous, ou presque, les bijoux de famille de notre patrimoine commun ont été vendus…