MOUSCRON
Flashé trois fois en Alsace le week-end du 1er mai 2014, un Mouscronnois a reçu sept mois plus tard les procès-verbaux rédigés en... néerlandais. Daniel V. a cru à une erreur administrative. Il a écrit une lettre en français à Rennes, où se situe l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions, pour recevoir des documents en français. Et trois mois plus tard, en mars 2015, il reçoit une réponse à nouveau écrite en... néerlandais.
Le Mouscronnois refuse de payer. Pas pour contester les infractions, légères (96 km/h au lieu de 90, 113 au lieu de 110). Mais pour le principe :« Je n’ai rien contre le néerlandais, mais je réclame un droit qui saute aux yeux. Je demande simple- ment que les documents qui sont accompagnés d’annexes à compléter me soient envoyés dans ma langue, qui se trouve être aussi celle de la France. C’est un peu comme si un Marseillais flashé à Lille recevait un p.-v. émanant de Reims rédigé en breton ».
CERTIFICAT D’IMMATRICULATION
L’administration française s’est- elle trompée en situant Mouscron en Flandre ? Non. Elle s’est basée sur le certificat d’immatriculation qui a été rédigé en néerlandais sans que Daniel V. ne s’en aperçoive lorsqu’il a acheté son véhicule, il y a deux ans, auprès d’un concessionnaire mouscronnois d’origine flamande. C’est en effet le document sur lequel se base l’administration dans le cadre de la nouvelle directive européenne qui, depuis novembre 2013, facilite les échanges transfrontaliers d’information en matière d’infraction à la circulation routière.
La Belgique avait insisté auprès de la France pour que les amendes à l’égard des Belges soient rédigées dans la langue de leur région : néerlandais, français ou allemand. Les Français ont accepté de ménager nos susceptibilités linguistiques.
Mais Daniel V. ne comprend toujours pas pourquoi ils « s’acharnent à s’accrocher au néerlandais » lorsqu’il envoie un courrier en français. « Ou l’investissement en moyens de traduction a coûté bon- bon, et il faut l’amortir » plaisante-t- il. «Et c’est vrai que le président français s’appelle... Hollande ».
Un article de DANIEL FOUCART dans LA MEUSE du 31 mars 2015.
Et chez nous, notre omniscient bourgmestre prétend que le "code linguistique" n'existe pas ou doit être ignoré en raison de la loi sur la protection de la "vie privée" (autrement dit la loi qui protège la canaille).