Comme ce blog l'a déjà annoncé, l’abbé Eddy Ernens, né le 17 septembre 1939 à Fouron-Saint-Martin, est décédé à l’âge de 85 ans à Mehagne le 4 avril 2025. L'évêque annonce le décès de l'abbé en revenant sur son parcours dans le diocèse de Liège.
Nous avons la tristesse de vous annoncer le décès de l’abbé Eddy Ernens, ce 4 avril 2025, à Mehagne (Chaudfontaine), des suites d’un infarctus. Eddy était né à Fouron-Saint-Martin le 17 septembre 1939. Il fait ses études secondaires à Saint-Hadelin, à Visé (Rhéto 1957). Il a suivi sa formation théologique aux Séminaires de Saint-Trond et de Liège ; il a été ordonné prêtre le 7 juillet 1963. Ensuite il a fait une licence en théologie à l’Université catholique de Louvain.
De 1967 à 1970, il a été professeur au Séminaire de Saint-Trond. Il donnait les cours d’anthropologie philosophique, de philosophie de la religion et d’histoire des religions non-chrétiennes. De 1970 à 1979, il est nommé professeur au Séminaire de Liège dans le cycle de philosophie et de 1970 à 1986, il a été en outre professeur à l’ISCP, pour la formation des futurs professeurs de religion.
En 1974, il est nommé professeur de religion catholique dans l’enseignement officiel de la Communauté française : d’abord dans l’enseignement spécial à Amay, puis à l’École normale des Rivageois, devenue Haute École Charlemagne en 1975. En 1979 il a été nommé inspecteur de religion pour les écoles du secondaire et du supérieur de la Communauté française, aux provinces de Liège, de Luxembourg et de Namur. Il y a promu une pédagogie active, basée sur l’appropriation des matières par les élèves.
Il s’est engagé aussi dans la formation chrétienne d’adultes, par les Groupes FAF (Formation à l’animation de la foi), dans lesquels il développait surtout le programme de première année, consacré à la dynamique de groupe et à la formation humaine. Il a publié successivement les ouvrages suivants, signes de sa réflexion et de son sens de l’innovation :
Dieu nous appelle à vivre, en collaboration avec Benoît Lejeune, 1988, 71 pages.
La pédagogie d'appropriation par apprentissages et sa mise en oeuvre au cours de religion catholique dans l'enseignement secondaire général et technique, Angleur,1989, 196 pages.
Pédagogie d'appropriation et cours de religion catholique dans l'enseignement secondaire : orientations de base, Angleur, 1989, 50 pages.
Jalons d'une recherche: à propos de pédagogie d'héritage et de pédagogie d'appropriation au cours de religion catholique dans l'enseignement secondaire, Liège, ISCP-CDD, 1991.
Le cours de religion catholique dans l’enseignement secondaire : objet et pédagogie, dans Le cours de morale. Aspects pédagogiques, Bruxelles, La pensée et les hommes, 1991.
Un chemin d'amour, 1994.
L'enseignement religieux en Belgique, dans Brigitte Caulier (éd.), L'Enseignement Religieux : Questions Actuelles (Théologies pratiques), Paris, 1996.
Pédagogie d’appropriation et changement de modèle. À propos du cours de religion catholique et de sa mise en œuvre dans l’aujourd’hui, Ministère de l’éducation, 1998.
On le voit, Eddy a pratiqué le dialogue avec ses collègues inspecteurs et professeurs de l’enseignement officiel et il a mis à jour l’enseignement de la religion en tenant compte de la relation avec les élèves et la pédagogie d’appropriation.
Outre cela, il a été membre de la Mutualité sacerdotale à partir de 1988, et président jusque 2020. Il était membre de la Fraternité sacerdotale Les amis de Jésus. Il était attentif à la santé de ses confrères et il leur manifestait constamment sa cordialité, avec la petite dose d’ironie et d’humour qui le caractérisait.
Après avoir pris sa pension de l’enseignement en 2004, Eddy rendit de nombreux services dans sa paroisse du Sart-Tilman à Angleur. Quand il a déménagé à la maison de repos Françoise Schervier à Mehagne, il a voulu être attentif au personnel et aux résidents. Il aimait poser des questions fondamentales aux gens : « Dans ton métier, qu’est-ce qui te fait vivre ? ».
À l’occasion de son anniversaire de 2024, il m’écrivait : « Je ne sais si j'ai fait tout ce que j'aurais dû faire, mais j'ai fait tout ce que j'ai pu. Quant à l'avenir, je ferai de mon mieux. Vivons dans la joie d'être toujours aimé par le Seigneur ».
Eddy a donné le meilleur de lui-même dans son ministère de prêtre dans l’enseignement et dans ses relations fraternelles avec ses confrères. Il vivait son ministère avec beaucoup de zèle et de ferveur. Le diocèse de Liège lui est très reconnaissant pour son engagement et son témoignage.