Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Reconversion pour Christian Teller après le vol de 350 lapins par une vingtaine d'activistes vegans

C’est une double affaire de vols de lapins qui avait fait grand bruit. La victime est le plus gros éleveur wallon, Christian Teller, qui possède 50 000 lapins.

Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2019, la porte arrière d’un de ses hangars à Aubel a été forcée et au moins 350 lapins de six semaines ont été dérobés en quelques minutes et emmenés dans plusieurs véhicules. À l’époque des faits, la DH avait pu interviewer une des responsables de l’organisation qui se revendiquait de la mouvance vegan et antispéciste. Selon laquelle “l’espèce animale n’a pas à être moins bien traitée que l’espèce humaine”.

En septembre 2020, rebelote au même endroit, vol de 92 lapins à la clé. Ceux-là avaient été retrouvés dans la nature… morts de froid.

Pour ce deuxième cas, aucun suspect n’a pu être retrouvé. Mais pas pour le premier… La DH apprend aujourd’hui que trois personnes ont pu finalement être identifiées, perquisitionnées, arrêtées et inculpées. L’instruction est aujourd’hui terminée et le parquet de Charleroi réclame leur renvoi en correctionnelle. Ils sont inculpés de vol simple avec effraction comme circonstance aggravante.

Si la chambre du conseil confirme leur renvoi, ils rejoindraient trente autres inculpés ayant, eux aussi, commis des infractions motivées par leur conception de la cause animale et ayant agi partout en Belgique. D’autres vols (de lapins, de faisans, de poules…) mais aussi des actes de destructions (de poulailler, de miradors…). Les connexions entre ces divers cas sont apparues, tout a été joint dans un seul dossier finalement traité à Charleroi.

Parmi les trois inculpés pour le cas d’Aubel : C.J., identifié via analyse téléphonique et qui, selon nos informations, a reconnu sa présence sur place pour faire les photos. L’analyse a également pu déterminer que C.J. s’est rendu ensuite dans un refuge pour animaux. Il était déjà connu pour une action en 2018 à l’abattoir de Tielt, envahi par une dizaine d’activistes pour libérer un cochon. C.J. a aussi transporté des cochons vers la frontière franco-espagnole pour les héberger dans un refuge.

Enfin, il a rédigé un rapport de 19 pages, destiné aux activistes, reprenant les bonnes pratiques pour sécuriser ses discussions numériques.

C.R. a aussi été géolocalisée et a reconnu aussi sa participation. Elle a reconnu avoir emporté des lapins et assure qu’aucun des lapins d’Aubel n’a été relâché dans la nature. L’analyse téléphonique a également permis de recueillir des conversations tenues entre activistes. Elle serait interdite de territoire en Espagne suite à une action menée là-bas. Elle est connue pour d’autres faits de faune et flore, ordre public et vol qualifié en 2018, ainsi que pour des actions antispécistes à l’abattoir de Tielt. Il ressort du dossier répressif que C.R. jouerait un rôle de leader et de “référente” dans l’association.

X.V. nie, lui, sa participation. Il a juste reconnu avoir recueilli des lapins déposés devant chez lui. Ses commentaires sur Facebook l’ont rendu suspect. Autant que ces antécédents : X.V. a été interpellé par la police espagnole en 2019 pour une action menée dans un abattoir à Ceronne (Espagne). Cette action a été réalisée par un groupe de 120 activistes animaliers, dont 19 Belges.

Lorsque nous avions interviewé cette responsable de l’organisation ayant agi à Aubel, celle-ci nous avait dit : “Il ne s’agit pas de vol puisque, pour nous, aucun animal n’est la propriété de quelqu’un”

Capture-d’écran-2023-06-14-I-14.27.48.gif

Aujourd’hui, l’éleveur se dit tout de même satisfait, “même s’il n’y a que trois inculpés sur vingt activistes. C’est déjà ça.

Christian Teller dit ne pas en vouloir “à mort aux auteurs”. “Je respecte toutes les idées. Y compris celles des gens n’aiment pas les éleveurs et qui veulent agir, selon leurs conceptions, pour la cause animale. Mais là, désolé, c’est du vol !

Fin de cette année, l’éleveur arrêtera son activité. “Ces vols font partie des raisons qui me motivent, je ne vois ce que je pourrais faire de plus pour protéger mon élevage.

Mais pas seulement : “J’ai deux implantations, une à Aubel, l’autre, la plus grosse à Fourons. Côté flamand, j’ai une autorisation jusqu’en 2032. Mais la Région propose des indemnités pour cesser notre activité, en raison de la production d’azote. Et plus on arrête tôt, plus l’indemnité est importante. Je ne pourrai plus être rentable avec seulement l’implantation à Aubel et, vu tout ce qui s’est passé, je n’ai plus envie d’être éleveur. Avec cette indemnité, je vais me lancer dans la culture sans pesticides ni engrais chimiques.

Un article de Sébastien Ponciau publié le 14 juin 2023 sur le site de Vers l'Avenir.

Les commentaires sont fermés.